Parlons de suicide

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Le suicide reste un sujet tabou. Ce n’est pas parce qu’on n'en parle pas, que cela n’existe pas. Pourtant, ce n’est pas un mot interdit ! En parler, ne serait-ce que prononcer ce mot est déjà un premier pas.

06/09/2023

Oui, c’est un sujet souvent tabou. Oui, il faut aborder le suicide avec finesse. Mais surtout, oui, il faut en parler pour faire avancer les choses ! Car le suicide et les pensées suicidaires peuvent toucher tout le monde, peu importe l’âge, le sexe ou la classe sociale. Dans cet article, on va simplement en parler ! Si toi-même ou quelqu’un de ton entourage est en détresse, sache qu’il existe des ressources pour aider et soutenir.

Témoignage de l’autrice :

Cette idée m’a aussi déjà traversé l’esprit, quand j’étais tout juste ado, jusqu’à mes 13 ans. J’y pensais, j’en parlais parfois en rigolant, parfois plus sérieusement, mais jamais à ma famille. Bref, j’y pensais. Je me suis demandé « Et si ? ». Pas parce que je voulais mourir ! Je voulais vivre, plus que tout ! Mais parce que c’était devenu tellement insupportable au quotidien, de devoir me battre tous les jours, me défendre, survivre. C’était épuisant, j’étais à bout ! J’y ai pensé parce que je n’en pouvais plus de lutter, de tenir tête, d’avoir constamment peur, chaque jour ! D’être témoin et victime de « cette » violence pendant des années. Je me demandais, est-ce qu’aujourd’hui, « cette » violence finira par me tuer ? Le fait de ne pas savoir quand et si cela allait finir par arriver, m’angoissais du matin au soir. J’arrivais à un point de rupture. Plus tard, par chance, la personne responsable de « cette » peur et violence a fini par sortir de ma vie. Ce qui me faisait tenir le coup pendant ces années de violence, c’était la peur de laisser ma famille seule face à « cette » violence. Mais surtout ma fierté déplacée et l’envie de lui montrer que je suis capable d’encaisser le pire et que je tiendrai toujours. La satisfaction de le faire enrager juste en étant toujours là. « Je ne mourrai certainement pas avant toi. Hors de question que tu gagnes ! » C’est cette pensée qui m’a permis de ne pas céder.

Aussi petite soit la raison qui te pousse à continuer à te battre pour t’en sortir, chéris-la.

On peut tous à un moment avoir des pensées suicidaires, même brièvement, c’est humain ! Ça ne fait pas de toi une cause perdue !

Il n’y a pas une raison qui est plus valable qu’une autre quand il s’agit d’émotions et de douleur.

Penser au suicide n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt un indicateur de souffrance émotionnelle (et physique) profonde.

Si tu t'inquiètes pour quelqu'un de ton entourage

Ce que tu peux faire

Tendre la main est un premier pas.
Essaie d’écouter sans jugement, et sans surinterpréter.
Tu peux exprimer tes préoccupations à la personne concernant son mal-être.
Juste être présent·e.
Propose de chercher ensemble un psychologue par exemple, lui faire part des services de soutien et ressources disponibles.

Les changements brusques ou sur une longue période doivent être pris au sérieux :

Découragement et isolement
Absence de motivation et d’émotions
Problèmes de dépendance
Colère, tristesse, impulsivité, agressivité
Des paroles négatives : « Rien ne vaut plus la peine » « je ne me supporte plus » « Vous seriez mieux sans moi ».

L’accumulation d’événements négatifs

C’est souvent l’accumulation d’événements négatifs et ses conséquences sur l’état émotionnel qui peuvent pousser quelqu’un à avoir des pensées suicidaires :

Rupture amoureuse difficile, perte d’emploi, problème financier
Traumatisme (viol, décès, guerre…)
Maladie ou accident
Abandon

Oser dire et demander :

« Depuis quelque temps, je te reconnais plus. Tu n’es plus motivé·e pour rien, ne parle presque plus. Tu as traversé pas mal de choses ces derniers temps. »

« Je m’inquiète. Comment vas-tu sincèrement ? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Tout ce que tu traverses en ce moment, ça t’amène à des pensées suicidaires ? »

Poser la question en utilisant le mot « suicide » ne va pas augmenter le risque de pousser la personne à l’acte. C’est plutôt le fait d’ignorer la souffrance qui est risquée. Demander clairement permettra d’avoir une réponse claire et d’entrouvrir la porte vers une discussion honnête. Cela peut aider la personne à se sentir moins seule. Ce n’est pas évident, il n’y a pas de moment idéal pour aborder la question, mais parfois, il faut oser. Si tu as un doute sur l’état émotionnel de quelqu’un, demande-lui ou renseigne-toi auprès d’un professionnel sur la marche à suivre. Mais garde en tête que tu n’es pas responsable de son bien-être. Si tu as besoin de plus d’infos, tu peux consulter Prévention Suicide.

Si tu souhaites apprendre à venir en aide aux gens dans ce contexte, il existe des formations :

Secouriste en santé mentale (Cours de premiers secours en santé mentale)
Prévention suicide

TROUVER de l’aide

Si tu te sens dépassé·e et que tu as des pensées négatives, parles-en à une personne de confiance. Il peut s’agir d’un membre de ta famille, un ami, quelqu’un du Service psycho-social et d’accompagnement scolaires (SEPAS), un enseignant, ton médecin de famille.

Si tu ne te sens pas à l’aise, ou en confiance, tu peux contacter des services d’aide par téléphone ou en ligne :

Kanner- Jugendtelefon (tél. : 116 111)
Psy-jeunes (tél. : 27 55)
SOS Détresse (tél. : 45 45 45)
Fraentelefon (tél. : 12344) réservé aux femmes.

Ces services sont gratuits et tous les échanges sont traités de manière confidentielle.

Exprimer tes sentiments par des mots peut t’aider à revoir ta situation et à envisager une autre solution. Idem quand une autre personne te révèle des pensées suicidaires. Encourager quelqu’un à en parler peut déjà réduire le risque d’une tentative de suicide. Prends-la au sérieux, encourage-la à en parler et conseille-lui de contacter un des services affichés sur le site de Prévention suicide.